Si la langue, les institutions, la proximité des systèmes juridiques hérités de la colonisation ne sont pas étrangères à leur omniprésence autour des palais, ces "robes noires", au-delà du droit ou de la défense d'une affaire retentissante, servent également de relais d'influence en France. Ils sont évalués à l'aune de leur capacité, réelle ou supposée, à faire passer des messages auprès des plus hauts responsables de l'Hexagone, le cas échéant via les très actifs réseaux francs-maçons. La cote de ces "maîtres" en influence et en droit monte d'ailleurs ou dévisse, au gré de l'alternance politique au sommet de l'Etat français. Nous n'avons retenu que les dix plus influents d'entre eux.
Si l'avocate fiscaliste Claude Dumont-Beghi a fait une entrée tardive dans ce club fermé en défendant Ali Bongo, ses confrères Jean-Paul Benoit, Christian Charrière-Bournazel ou encore William Bourdon, proches des réseaux socialistes, accumulent les dossiers auprès d'Alassane Ouattara ou Patrice Talon. Déjà dotés d'un CV africain en or massif, d'autres avocats tels Jean-Pierre Versini-Campinchi, Pierre-Olivier Sur, François Meyer ou Pierre Haïk continuent d'être régulièrement sollicités pour leur expertise par des présidents comme Denis Sassou-Nguesso, Macky Sall, Blaise Compaoré, Ibrahim Boubacar Keïta ou encore Faure Gnassingbe. Plus jeunes, certains n'en ont pas moins réussi à s'imposer comme relais exclusifs d'un chef d'Etat africain en France. C'est le cas de Jemal Taleb, défenseur et conseil de Mohamed Ould Abdel Aziz.