Au "pays des hommes intègres", les anciens ministres sont les rois des mines. Certes, le président Blaise Compaore, via son frère François, tient fermement les rênes du secteur, mais on y retrouve également à tous les niveaux (dans le privé, dans le conseil, et même dans l'entourage du chef de l'Etat) une demi-douzaine d'ex-ministres des mines. Souvent proches du "Beau Blaise", ils exercent une influence considérable dans le business tout en maintenant leur allégeance au palais de Kosyam.


Le frère cadet et conseiller économique de Blaise Compaoré, François, est de tous les dossiers stratégiques au palais présidentiel. Il est l'intime de Lamoussa Salif Kaboré, le ministre des mines, des carrières et de l'énergie. Au-delà des avis purement techniques, toutes les grandes décisions prises par Kaboré au ministère sont validées au préalable par François Compaoré, qui les fait remonter à son tour à son grand frère pour obtenir son quitus.

Au sein du premier cercle du chef de l'Etat, le patron du Conseil présidentiel de l'investissement, Djibrina Barry, est un ancien ministre des mines. Dans le privé, le puissant patron de la Chambre des mines du Burkina Faso, Elie Ouédraogo, fait aussi partie de la caste des ex-ministres des mines.

Saint des saints de l'industrie, le business du consulting minier abrite assurément le plus d'ex-titulaires du fameux portefeuille : François Ouédraogo, ministre des mines de 1992 à 1993 ; Pierre Claver Damiba (1960-1966, alternativement avec d'autres portefeuilles) ; et, bien sûr, l'incontournable Abdoulaye Abdoulkader Cissé (2000-2011). Ils sont autant de relais stratégiques des investisseurs miniers étrangers dans le pays. Amis du chef de l'Etat, ils renforcent de ce fait la tutelle de Blaise Compaoré sur l'industrie minière burkinabè, et même au-delà, puisqu'ils sont également amenés à conseiller les gouvernements voisins.