La gestion familiale est l'une des marques de fabrique de l'homme d'affaires congolais, ce dernier veillant à assurer en toutes circonstances une place de choix aux membres de sa fratrie. Ainsi, la direction de la société de BTP Getrab échoit à un autre de ses frères : Raymond Obambi. Sapro occupe également le secteur minier à travers deux filiales : Afrimines et Socin Mines qui exploitent des gisements de fer, de potasse et de manganèse. Le groupe se compose enfin d'une régie publicitaire, Média international, présente au Congo-K, en Centrafrique et en Côte d'Ivoire ainsi que d'une unité de fabrication de PVC (Sapro plastique), de trois usines d'embouteillage (Sapro boissons) et une savonnerie (Sapro savons).
D'autres actifs sont gérés à travers des prises de participation. C'est le cas d'Azur télécom, filiale du groupe de télécommunication installé à Bahreïn Bintel, dont la direction a été confiée à un autre frère : Jean-Bruno Obambi. Enfin, Sapro a établi de nombreux partenariats au Congo-B avec des groupes internationaux (Air France, Heineken, Bolloré, JC Decaux, Airtel, MTN…).
Au-delà du cercle familial, cette influence sur le tissu économique national a été largement favorisée, au lendemain de la guerre civile par l'ouverture de Denis Sassou Nguesso à une nouvelle génération d'entrepreneurs originaires du Nord, comme lui, mais aussi par l'amitié que Paul Obambi a tissée avec ses propres frères mbochi d'Ollombo, son clan originel. Au sein du pouvoir, ce clan issu du département des Plateaux (Centre) entre directement en concurrence avec les Mbochi d'Oyo (Denis Sassou Nguesso, Jean-Jacques Bouya…) et ceux de Boundji (Rodolphe Adada, Denis Gokana) pour l'accès aux rentes stratégiques.
Dans ce cercle, Paul Obambi s'appuie sur son mentor, le général Pierre Oba, pour rester bien en vue dans le premier cercle présidentiel. Il tire également profit de sa relation avec Bruno Jean-Richard Itoua, ex-"monsieur pétrole" au Palais. Ce dernier lui a notamment présenté Charlotte Ovunda Makanda, une amie personnelle d'Antoinette Sassou Nguesso.
Membre de la Grande loge du Congo (GLC) dirigée par le chef de l'Etat congolais en personne, le patron de Sapro cultive de nombreuses relations d'affaires en dehors de ce cercle originel. Son ami Stève Gentili, président de la BRED-Banque populaire et du conseil de surveillance du groupe BCPE, facilite sa mise en relation avec les milieux d'affaires européens. En contrepartie, Paul Obambi a aidé Stève Gentili à installer une filiale du groupe bancaire à Brazzaville.
Ces réseaux internationaux sont consolidés par La Maison de l'Afrique que préside Paul Obambi. Cette structure basée à Paris et chargée de promouvoir les économies de dix pays francophones (Bénin, Burkina Faso, Centrafrique…) lui permet de jouer les intermédiaires avec les investisseurs étrangers. Fin 2015, Paul Obambi a piloté une imposante délégation de patrons turcs au Congo-B grâce à sa casquette de président de la chambre de commerce de Brazzaville, membre de la Maison de l'Afrique.
Né à Brazzaville (Poto-Poto) dans une famille modeste, Paul Obambi est titulaire d'une licence en économie, obtenue en 1979 à l'Université Marien-Ngouabi de la capitale, ainsi que d'un diplôme d'inspecteur principal décroché au Centre international de perfectionnement des cadres des postes et télécommunications de Toulouse (France). Elevé en 2010, à titre exceptionnel, au grade de grand officier dans l'ordre du mérite congolais, le fondateur de Sapro est marié à Claudine Nkouka. Cette Lari originaire du Pool (Sud) réside dans le très chic 16e arrondissement de Paris. Lui-même bénéficiaire d'une carte de résident en France, Paul Obambi séjourne fréquemment à Londres où réside l'une de ses filles.