Depuis l'accession au pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz en 2009, plusieurs membres de sa tribu, les Oulad Bousbah, ont obtenu des postes importants dans l'administration. Ainsi, Ahmed Salem Ould Tekrour, ancien de la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et ex-conseiller technique pour la promotion et le développement du ministère du pétrole, de l'énergie et des mines (MPEM), a été promu directeur des hydrocarbures au sein du MPEM. Même scénario dans le privé pour Melainine Ould Towmy, un Oulad Bousbah, qui est depuis 2010 directeur des relations extérieures de Kinross, l'opérateur de la mine d'or géante de Tasiast, à proximité de la frontière sud du Sahara occidental. Enfin, Kemal Ould Mouhamedou, cousin direct du président Abdel Aziz, est devenu le représentant de l'Etat chez Tullow Oil, la société qui développe le gaz de Banda.


Dans le même temps, de nombreux contrats de sous-traitance sont passés des mains d'entrepreneurs de la tribu de l'ancien président Maaouiya Ould Taya, les Smassides, comme les groupes MAOA ou AON par exemple, aux mains d'Oulad Bousbah, comme la famille Azizi. Résultat : dans les services miniers, des hommes d'affaires écartés des contrats dénoncent l'irrésistible ascension de personnalités proches du président.

Dans ce contexte, le ministère du pétrole, de l'énergie et des mines, piloté par Taleb Ould Abdi Vall, un membre de l'influente tribu Idawali, apolitique, apparaît comme un îlot de neutralité. Professionnel, Ould Abdivall s'est construit son propre réseau de conseillers, souvent issus, comme lui, de l'université de Nancy.